Journal De Malte - Climat: en dix ans, les glaciers suisses ont perdu un quart de leur volume

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Climat: en dix ans, les glaciers suisses ont perdu un quart de leur volume
Climat: en dix ans, les glaciers suisses ont perdu un quart de leur volume / Photo: Fabrice COFFRINI - AFP

Climat: en dix ans, les glaciers suisses ont perdu un quart de leur volume

Les glaciers suisses, très touchés par le réchauffement climatique, ont perdu un quart de leur volume en seulement dix ans, alerte une étude publiée mercredi, qui s'inquiète de l'accélération de la fonte.

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En 2025, le Réseau des relevés glaciologiques suisse (Glamos) a de nouveau observé une "fonte considérable" des glaciers, proche du record de 2022.

L'hiver avare en neige et les vagues de chaleur de juin et d'août ont entraîné une perte de 3% de leur volume, selon des mesures réalisées sur une vingtaine de glaciers, extrapolées à l'ensemble de ces 1.400 formations glaciaires que compte le pays alpin.

Il s'agit du quatrième plus fort recul depuis le début des mesures, après les années 2022, 2023 et 2003.

"Depuis environ 20 ans, tous les glaciers suisses perdent de la glace et le rythme (...) s'accélère", a indiqué Matthias Huss, directeur de Glamos, à l'AFP.

Face au glacier du Rhône, l'un des plus emblématiques de Suisse, où le spécialiste s'est rendu récemment, il ne peut que constater "la dévastation" : "là où nous nous trouvons, le glacier a perdu 100m (d'épaisseur), voire plus, dans les 20 dernières années, c'est très impressionnant !"

Les glaciers suisses, qui jouent un rôle important pour l'énergie hydraulique et l'approvisionnement en eau potable, ont perdu un quart (24%) de leur volume pendant la décennie 2015-2025, contre 17% sur la période 2010-2020, 14% sur la période 2000-2010 et 10% sur la période 1990-2000, détaille le rapport.

- "vraiment triste" -

Devant le glacier du Rhône, près de la commune de Gletsch, deux touristes argentins se désolent : "On ne savait pas qu'il y avait un glacier ici. On a vu la cascade d'en bas. Alors on est venus, à pied, pour le voir. C'est impressionnant. C'est vraiment triste qu'il fonde si vite !" dit à l'AFP l'un d'entre eux, Wincho Ponte, 29 ans.

La Suisse est particulièrement touchée par le réchauffement climatique, qui y est "deux fois plus important que la moyenne mondiale", selon l'Office fédéral suisse de météorologie et de climatologie.

Les autres pays alpins sont également touchés.

En Suisse, où près de 50 sommets culminent à plus de 4.000 m d'altitude, les glaciers devraient avoir une espérance de vie plus longue qu'en Autriche, qui ne dépasse pas les 3.800 m d'altitude, a indiqué à l'AFP le directeur du Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS), Michael Zemp.

Mais si les émissions mondiales de CO2 se maintiennent au niveau actuel, la quasi-totalité des glaciers suisses - qui représentent plus de la moitié du volume glacier alpin restant - aura fondu à la fin du siècle, prévient M. Huss.

Depuis le début des années 1970, plus de 1.100 glaciers suisses ont disparu, selon Glamos.

En France aussi, les scientifiques estiment qu'il n'y aura plus, ou presque plus de glaciers, d'ici 2100.

- Neige en juillet -

Le recul progressif des glaciers alpins diminue les réserves d'eau douce en Europe.

Et outre, cela "déstabilise la montagne, ce qui peut entraîner des événements comme l'effondrement de pans de falaise et de glace. C'est ce qui a provoqué la destruction du village de Blatten en mai dernier", a expliqué M. Huss.

Fin 2025, le volume de glace des glaciers suisses devrait s'établir à 45,1 kilomètres cubes, soit 30 kilomètres cubes de moins qu'en 2000, selon l'étude. Leur superficie est elle estimée à 755 km2, soit une diminution de 30% sur la même période.

Cette année, le deuxième mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Suisse a entraîné la fonte rapide des neiges jusqu'aux plus hautes altitudes. Août s'est accompagné d'une autre vague de chaleur, avec un isotherme du zéro degré passant parfois au-dessus de 5.000 mètres.

La fonte estivale n'a toutefois été supérieure que de 15% à la moyenne de 2010-2020, la valeur la plus faible des quatre dernières années. Selon Glamos, le rafraîchissement des températures en juillet, apportant de la neige fraîche au-dessus de 2.500 m d'altitude, "a permis d'éviter le pire" cette année.

M.Tanti--JdM