

Contrôleurs aériens français: le principal syndicat suspend son préavis de grève des 7, 8 et 9 octobre
Le principal syndicat des contrôleurs aériens français "suspend son préavis de grève des 7,8 et 9 octobre", à l'issue de consultations avec la Direction générale de l'aviation civile, a annoncé le SNCTA samedi sur son site.
Cette décision de levée de son préavis, après un premier report en septembre, intervient après une "conciliation" et "compte tenu des accords trouvés" avec la direction, que le syndicat ne détaille pas à ce stade.
Le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) "invite chaque contrôleur à annuler au plus tôt sa (ses) déclaration(s) préalable(s)".
La Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) s'est félicitée dans un communiqué de la suspension de ce préavis.
Elle "demande instamment que les passagers et les compagnies aériennes qui les transportent ne soient pas les boucs émissaires de ces appels à la grève à répétition" et souhaite "qu'un vrai dialogue constructif s'établisse entre les contrôleurs et la Direction des services de la navigation aérienne".
Joint par l'AFP, le bureau national du SNCTA a expliqué avoir "pu avancer sur des sujets internes" et discuté "de manière apaisée avec l'ensemble des interlocuteurs", sans plus de précisions.
- "Dialogue social classique" -
"Nous avons eu un dialogue social constructif et les annonces du Premier ministre - avec le dépôt prochain d'un projet de loi de finances qui pourra être débattu au Parlement - font que le contexte politique ne se prête plus à ce qu'on traite ça dans dans le cadre d'un préavis de grève", a-t-on ajouté.
La discussion se poursuit donc "dans le cadre du dialogue social classique", a indiqué le bureau national. "Aucune nouvelle date de préavis n'est prévue", a-t-on précisé.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a renoncé vendredi à recourir à l'article 49.3 de la Constitution qui lui aurait permis de faire adopter un budget 2026 sans vote, redonnant ainsi la main au Parlement - sans pour autant écarter les menaces de censure.
M. Lecornu a estimé vendredi soir qu'il n'y avait "plus aucun prétexte pour que ces débats (parlementaires) ne démarrent pas la semaine prochaine". Le gouvernement doit présenter son projet de budget pour 2026 au plus tard mi-octobre, pour espérer respecter les délais constitutionnels.
Le SNCTA, qui représente 60% des voix dans la profession, demande depuis des semaines le "rattrapage intégral de l'inflation" en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession, qu'ils jugent "marquée par de la défiance, des pratiques punitives et des méthodes managériales dégradantes".
Mi-septembre, le syndicat avait reporté sa grève initialement prévue le 18, jour de mobilisation nationale, estimant n'avoir pas d'interlocuteur pour faire "aboutir les revendications du niveau ministériel".
Sollicité, le ministère des Transports a indiqué qu'il communiquerait dans la journée.
Fin août, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait déclaré qu'il ne cèderait pas face à l'appel à la grève du SNCTA (du 18 septembre), le jugeant "d'autant plus inopportun" qu'il intervenait "dans un contexte politique incertain", à quelques jours de la chute du gouvernement de François Bayrou.
M.Scicluna--JdM