

Wall Street toujours au plus haut
La Bourse de New York a clôturé autour de ses sommets historiques vendredi, concluant une semaine de hausse en raison de l'attente d'un nouvel assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed), les investisseurs restant sereins face à la paralysie budgétaire aux Etats-Unis.
Le Dow Jones a avancé de 0,51%, l'indice élargi S&P 500 a grappillé 0,01% tandis que l'indice Nasdaq a perdu 0,28%.
Sur la semaine, les principaux indices de Wall Street ont tous progressé.
"C'est un marché boursier qui continue d'être assez résistant à l'intérêt de vente pour plusieurs raisons, dont la plus importante est probablement l'anticipation de plusieurs baisses de taux avant la fin de l'année", commente auprès de l'AFP Patrick O'Hare, de Briefing.com.
Certes, en raison du blocage budgétaire ("shutdown") que connaissent les Etats-Unis depuis mercredi, le rapport mensuel sur l'emploi américain en septembre, prévu avant l'ouverture, n'a pas été publié par le service statistiques du ministère américain du Travail (BLS).
Mais "le marché savait clairement qu'il n'allait pas recevoir les données sur l'emploi aujourd'hui", estime Patrick O'Hare.
Selon l'analyste, la place américaine "est toujours concentrée sur le rapport ADP de mercredi" qui a donné un aperçu de l'état du marché du travail.
Selon cet indicateur, les entreprises privées ont détruit en septembre plus d'emplois qu'elles n'en ont créés en septembre (-32.000) aux Etats-Unis. Les analystes tablaient sur des créations nettes.
"Wall Street s'en est servi comme prétexte" pour réhausser ses anticipations de baisses de taux de la Réserve fédérale, estime M. O'Hare.
C'est en réaction à l'affaiblissement du marché du travail américain que l'institution monétaire a procédé à une première détente de ses taux en septembre, en dépit des pressions inflationnistes persistantes.
Vendredi, "la baisse de l'indice ISM des services, qui a signalé un ralentissement de la demande (...) et des pressions plus fortes sur les prix, a été largement ignorée", relève aussi Jose Torres, d'Interactive Brokers.
En revanche, "les actions à très forte capitalisation" ont été en petite forme, pointe Patrick O'Hare, qui parle de "rotation au sein du marché".
Première valorisation mondiale, le mastodonte des semiconducteurs Nvidia a perdu 0,70% tandis que Meta a lâché 2,27% et Amazon a reculé de 1,30%.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à échéance dix ans se tendait, à 4,12% vers 20H25 GMT contre 4,08% à la clôture la veille.
Ailleurs à la cote, les opérateurs de casino Las Vegas Sands (-7,41% à 50,97 dollars) et Wynn Resorts (-7,26% à 123,66 dollars) ont souffert de la menace d'un cyclone sur Macao en pleine "Golden Week", une période de vacances attirant habituellement de très nombreux touristes dans la région administrative spéciale de la République populaire de Chine.
Le fournisseur de semiconducteurs Applied Materials (-2,71% à 217,53 dollars) a été boudé après avoir indiqué que les nouvelles restrictions américaines à l'export viendraient impacter ses ventes.
Selon un document officiel déposé par l'entreprise auprès du gendarme boursier américain, son chiffre d'affaires pourrait être réduit d'environ 110 millions de dollars pour le trimestre en cours et de 600 millions de dollars pour l'année qui vient.
La compagnie minière USA Rare Earth (+14,31% à 25,96 dollars) s'est envolée après des commentaires de sa patronne assurant que l'entreprise était en discussion avec la Maison Blanche.
Plusieurs sociétés du secteur ont bénéficié d'investissements de l'Etat américain ces dernières semaines à l'image de Lithium Americas et MP Materials.
M.Ciantar--JdM