Journal De Malte - En Méditerranée, immerger les carcasses de cétacés pour mieux les étudier

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En Méditerranée, immerger les carcasses de cétacés pour mieux les étudier
En Méditerranée, immerger les carcasses de cétacés pour mieux les étudier / Photo: VALERY HACHE - AFP/Archives

En Méditerranée, immerger les carcasses de cétacés pour mieux les étudier

Les restes d'un cachalot mort au large de la Corse ont été immergés en profondeur, une première en Méditerranée, afin d'éviter les accidents liés à ces carcasses dérivantes et continuer d'étudier ces mystérieux géants des mers même après leur mort.

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Les carcasses des grands mammifères marins, rappelle la préfecture maritime de Méditerranée dans un communiqué, principalement des rorquals et cachalots en Méditerranée, "peuvent représenter un danger important pour le trafic maritime". Jusqu'à présent, les deux solutions pour s'en débarrasser étaient l’équarrissage, long, difficile, et source de potentielles contaminations sanitaires, ou la destruction par engin explosif, source de nuisances pour la faune sous-marine.

En lien avec une association de préservation des cétacés, Miraceti, et le sanctuaire Pelagos - qui a pour but de les protéger -, la préfecture a testé "une alternative plus sûre et respectueuse de l’environnement, le dispositif Immercet", consistant à remorquer les carcasses vers des zones profondes où elles sont lestées et immergées.

Après une première tentative ratée en 2024, le protocole Immercet a été réussi en juillet quand une carcasse de cachalot a été signalée à la dérive au large de la Corse, puis localisée flottante et bloquée entre des rochers dans une crique près de Calvi (Haute-Corse). La carcasse a pu être tractée puis immergée avec succès à environ 660 mètres de profondeur.

Une opportunité très intéressante, explique à l'AFP Laurène Trudelle, de Miraceti, pour mieux connaître "l'écosystème qui vit sur ces carcasses". D'abord les nécrophages, divers charognards comme les requins et les crabes, puis des "gastéropodes, polychètes et bivalves qui se développent sur ses sédiments proches de la carcasse".

"Plusieurs de ces espèces sont soupçonnées d’être endémiques des carcasses de grands cétacés", développe Laurène Trudelle.

Sur les huit espèces de cétacés présentes en Méditerranée, rappelle-t-elle, "seules deux ne sont pas en danger: le grand dauphin et le dauphin bleu et blanc".

Les autres, et notamment le rorqual et le cachalot, représentent des populations "fragiles", fortement impactées par le trafic maritime très intense dans cette zone.

Les collisions de grands cétacés avec des bateaux représentent la première cause de mortalité non naturelle. "Encore récemment, on a eu de grands rassemblements de cachalots en plein sur une ligne de trafic Corse-continent", remarque Laurène Trudelle.

G.Grima--JdM